Formation

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PERSONNES ASSOCIÉES
Fr Michel Lagrois, c.f.s.

 

15.05.2024

L’amour fraternel

La télévision nous parle beaucoup de l’amour : l’amour est dans le pré, si on s’aimait… Quand Jésus nous parle de l’amour, ce n’est pas de cet amour-là dont il est question, mais plutôt de l’amour fraternel, à savoir l’amour que l’on doit avoir les uns pour les autres et principalement l’amour envers le prochain. Son grand commandement, le premier que Jésus nous a laissé, le plus important le voici : Aimer Dieu de toute son âme, et le deuxième qui lui est semblable, aimer son prochain comme soi-même.

Saint Paul nous aide à comprendre ce commandement de l’amour dans son épître aux Romains : « N’ayez de dette envers personne, sauf celui de l’amour mutuel. Car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : tu ne commettras pas d’adultère, pas de vol, pas de meurtre, ni de convoitise. Ces commandements et les autres se résument dans cette parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Donc le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. » (Romains 13, 8-10)

Notre communauté composée d’humains n’est pas sans connaître, par moments, des tensions, des trahisons et autres conflits. Des calomnies, des commérages, des rejets, des jalousies se trouvent encore aujourd’hui. Les paroles de Jésus dans la lecture évangélique nous invitent à surmonter ces situations difficiles dans un esprit de fraternité.

En tant que disciples de Jésus, nous cherchons à tisser des liens de fraternité au-delà des conflits. Reconnaissons-les et implorons son Esprit qui nous aidera à les régler avec tendresse et fermeté. Cet Esprit nous donnera la force d’abandonner ces tensions entre nous, faisant place à la justice et la bonté. Veillons davantage à édifier la communion fraternelle par nos paroles et nos actions.

Dans l’Évangile de saint Matthieu, Jésus nous invite à prier ensemble d’être en prière entre frères et sœurs : « Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

« L’Esprit saint est l’artisan de la communion, il est l’artiste de la réconciliation qui sait ôter les barrières entre juifs et grecs, entre esclaves et hommes libres, pour en faire un seul corps. Il édifie la communauté des croyants en harmonisant l’unité du corps et la multiplicité des membres. Il fait grandir l’Église en l’aidant à aller au-delà des limites humaines, des péchés et de tout scandale » (Pape François, 19 juin 2019).

Le Père Prévost a voulu que ses religieux pratiquent le grand commandement de l’amour que Jésus nous laissé en leur donnant comme devise : que la charité fraternelle demeure parmi vous. Cette devise est écrite sur le crucifix de profession religieuse que chaque frère reçoit le jour de son engagement dans la Congrégation. Ainsi les religieux sont unis et pratiquent la charité entre eux et ensuite envers les prêtres qu’ils accueillent dans leurs maisons.

Prenons la bonne habitude de tendre une main fraternelle et une salutation joyeuse aux personnes vivant près de nous chaque jour.

Prions pour l’entente, la concorde et le rapprochement fraternel au sein de nos communautés paroissiales ou religieuses, ou de tout autre groupe réunis pour accomplir la même mission au sein de l’Église.

 

 

15.03.2024

Paroles d’espérance

Au sens chrétien, l’espérance est l’attitude qui nous porte à nous appuyer sur le secours divin pour atteindre le bonheur éternel. En d’autres termes, c’est compter sur Dieu, qui nous donne les moyens de le rejoindre (cf. le Catéchisme de l’Église catholique).

    1. L’espérance chrétienne s’appuie sur la foi dont l’un des aspects est la confiance en Dieu. Cette dimension de confiance confère à l’espérance du père Prévost ses caractères de fermeté et d’endurance. Dans les circonstances les plus difficiles de sa vie, il a espéré contre toute espérance et il a ainsi maintenu et relevé le courage autour de lui. (Charles Garceau, c.f.s.)
    2. Trois désirs animent l’espérance du Père Prévost qui sont : désir de sainteté, désir d’être uni à Jésus et désir du ciel. (Claude Auger)

Après avoir constaté ces quelques aspects de l’espérance chez le père Prévost, considérons l’espérance dans la célébration eucharistique (la messe). Au cours de nos eucharisties, nous parlons d’espérance au moment où nous prions pour nos frères et sœurs défunts. Dans la prière eucharistique numéro 2, nous lisons : « Souviens-toi aussi de nos frères et sœurs qui se sont endormis dans l’espérance de ta résurrection, et souviens-toi aussi dans ta miséricorde, de tous les défunts; accueille-les dans la lumière de ton visage. »

Dans la prière eucharistique numéro 3 : « Pour nos frères et sœurs défunts, et pour tous ceux qui ont quitté ce monde et trouvent grâce devant toi nous te prions : en ta bienveillance, accueille-les dans ton Royaume, où nous espérons être comblés de ta gloire, tous ensemble et pour l’éternité, par le Christ, notre Seigneur, par qui tu donnes au monde toute grâce et tout bien. »

Voici quelques pensées d’espérance du pape François :

    1. La douceur se manifeste dans les moments de conflit, elle se voit à la manière dont on réagit face à une situation hostile. Les personnes douces sont des personnes miséricordieuses, fraternelles, confiantes et des personnes qui ont de l’espérance.
    2. La merveilleuse prophétie du livre de Joël doit-elle être relue comme une boussole de l’espérance : « Je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes et vos jeunes gens par des visions. »
    3. Puissent ces quelques pensées d’espérance nous raffermir en ce temps que nous vivons. Dans un monde en changement continuel, devenons des témoins d’espérance : que Jésus nous y aide, il chemine avec nous sur la route de la vie, car il nous a promis d’être avec nous jusqu’à la fin du monde.

L’espérance c’est compter sur Dieu.

 

15.03.2024

Le Synode et nous

Le pape a invité toute l’Église à un synode placé sous le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». La célébration de la première session, en octobre 2023, en a constitué une étape fondamentale. Pour en comprendre les enjeux, voici quelques déclarations du Pape sur la synodalité :

    1. Le thème de la synodalité, n’est pas une mode, un slogan ou terme nouveau. Non, la synodalité exprime la nature de l’Église, sa forme, son style, sa mission (Rome, 18 octobre 2021);
    2. Ce que le Seigneur nous demande est déjà contenu dans le seul mot « synode » : marcher ensemble, laïcs, pasteurs, évêque de Rome. C’est un concept facile à exprimer, mais pas facile à mettre en pratique;
    3. Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter est plus qu’entendre. C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre;
    4. Le peuple fidèle, le collège épiscopal, l’évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres; et tous à l’écoute de l’Esprit, « l’Esprit de vérité », pour savoir ce qu’Il dit aux Églises;
    5. Il ne s’agit pas d’une enquête; il s’agit d’écouter l’Esprit Saint, comme on le trouve dans le livre de l’Apocalypse : « Quiconque a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises ».

Cette assemblée du synode des évêques, la seizième depuis l’instauration de cette institution en 1965, est bien différente de celles qui l’ont précédé : en plus des évêques délégués, de nombreux religieux, religieuses et laïcs, hommes et femmes, ont pu non seulement participer mais voter; une femme a été nommée vice-présidente de l’assemblée.

Après un mois de travail, les membres du synode ont voté un rapport de synthèse qui doit guider l’Église catholique jusqu’à la prochaine et dernière session du synode, en octobre 2024. Le texte propose de rendre l’Église plus participative et avance des propositions concrètes sur des sujets brûlants d’actualité.

Logo du Synode des Évêques 2021-2024.

La totalité des textes ont été votés à la majorité par les membres présents dont des laïcs, hommes et femmes. Parmi les sujets abordés : la place des femmes et la question ouverte du diaconat féminin; une ouverture pour permettre aux laïcs de prêcher, tâche jusqu’à maintenant réservée aux ministres ordonnés, et de confier un nouveau ministère à des couples mariés, pour soutenir la vie familiale et les personnes qui se préparent au sacrement du mariage; ministère à l’écoute des personnes se sentant exclues de l’Église; des conseils épiscopaux obligatoires et un certain contrôle des évêques; une révision des critères de sélection des candidats à l’épiscopat en équilibrant l’autorité du nonce apostolique et la participation de la conférence épiscopale, incluant une consultation des fidèles; une recommandation faite aux communautés chrétiennes de soutenir les prêtres et les diacres, parfois sujets à la solitude et à l’isolement, par la prière, l’amitié et la collaboration; une volonté de rendre l’eucharistie compréhensible par les cultures locales; et une étude sur la possibilité d’une date de Pâques commune et d’un synode œcuménique sur la mission. Tout un programme!

En vue de la seconde session prévue en octobre 2024, un discernement communautaire devra s’opérer sur les questions doctrinales, pastorale et éthiques controversées, soutenu par la prière de toute l’Église : « Seigneur, toi qui conduis et protège ton Église, nous t’en prions : répands en tes serviteurs un esprit d’intelligence, de vérité et de paix; qu’ils discernent de tout cœur ce qui t’est agréable et l’ayant reconnu, s’y attachent de toute leur force. »

 

Par-dessus tout, ayez la charité, qui est le lien le plus parfait.
Et que dans vos cœurs règne la paix du Christ.

Colossiens 3, 14-15